"Another world, another dream, another story"

[parce qu'il y a aucun message dans ce topic xD]

Les vacances étaient finalement arrivées et Tekzes ne savait pas quoi faire. Il avait voulu travailler un peu, histoire de se faire un peu d'argent de poche pendant ces vacances, mais il n'a pas eu les stages voulus. Il a donc tout simplement et péniblement décidé de rester dans l'établissement, le temps de passer ses longues vacances et de pouvoir finalement reprendre un quotidien sympathique, pendant lequel il ne faisait pas grand chose, mais lequel il se sentait vivant et voyait le temps passer à travers les autres... D'ailleurs, c'est ce vide qui le poussa à descendre en ville tout seul.

S'arrêtant devant une vitrine présentant un album photo, Tekzes fit le bilan de sa petite année tranquille, durant laquelle il a rencontré des nouvelles personnes, avec qui il s'était lié d'une amitié inévitable. Ses meilleurs amis ? Akiro et Déneiros. Même si tous les séparent et les destinent à vivre des expériences contradictoires dans leur vie, ils s'étaient rencontrés, défiés, affrontés pour finalement être des bons amis. Ce fut certainement la vue d'un groupe de jeunes personnes souriant sur une des photos de l'album qui fit Tekzes faire un petit bilan de son année...

Cette année où tout a commencé si paisiblement, dans le plus grand des mystères, et dans le plus pesant des silences. Tout a été d'une froideur extrême. Tekzes, dans sa classe qu'on aurait soit disant qualifiée d'élite, s'était fait le plus discret du monde. Il ne voulait s'ouvrir à personne, surtout à cause de sa "maladie génétique". "Mentir pour mieux partir". Son leitmotiv. Puis, le temps s'est dégelé. La vie s'est écoulée. Tout s'est accéléré. Même pour Tekzes, qui était destiné à rester figer avec le temps à jamais, ce temps qui s'enfuit et qui s'oublie, oui, même pour Tekzes, sa vie renaissait finalement grâce aux gens qu'il a rencontré. Même en étant le plus différent possible, ils s'accordaient tous ensemble, et faisaient presque de chaque nouveau jour, une fête.

Ce bilan fait, Tekzes alla s'installer tout simplement sur un banc dans cet immense centre commercial. Il se sentait déboussolé, et la vue de tous ces autres gens le perturbait davantage. Il fallait qu'il fasse le vide dans sa tête, qu'il pense à autres choses... Dans le même temps, il toussa légèrement quelques gouttelettes de sang, et se sentit parcourir d'un frisson particulièrement électrique...

[quoi, j'ai pas mis d'science fiction ? normal ! à vous de répondre et de voir si dans cet autre monde on est toujours aussi.... fantastiques 8')]

L’été commençait tout juste. Le soleil se faisait insupportable. Le soleil avait toujours été insupportable. Oui, Jeck détestait cet astre qui depuis son ciel immortel se narguait des mortels. Mais pourtant, il se sentait tellement pareil à cet astre qui s’élevait de cette masse informe qu’était la masse commune du monde. Un être supérieur qui se lassait de sa vie répétitive et ennuyeuse. Un être unique qui détestait son entourage inférieur. Jeck était à la fois cet être, et à la fois cette masse commune. Autant il était réellement différent, autant il avait leurs défauts. Il aurait souhaité que jamais ils ne s’approchent de lui pour tenter de la narguer. Les personnes solitaires comme Jeck étaient les premières victimes des enfants de son entourage, quel que soit l’âge de ses enfants. Ce jour-là, les enfants avaient à peu près son âge, et même plus. Pourquoi étaient-ils venus à plusieurs pour frapper un seul garçon isolé ? Par pure folie, en sachant que Jeck avait cette réputation d’être inégalement brutal.

Une autre bagarre eut lieu en plein centre ville. Jeck en était sorti indemne, quoique essoufflé. Il avait su se défendre, mais dans sa légitime défense, il s’était emporté et avait brisé plusieurs os de ses assaillants. Pourquoi une telle violence ? Lui-même l’ignorait. Il n’était pas schizophrène, mais lorsqu’il commençait à frapper, sa haine pour ce monde l’envahissait et il était incapable de se contenir. Pour preuve, en étant devant une foule de personnes, il s’était acharné sans retenu. Dans cette foule d’inconnus, Jeck reconnut quelques élèves de son lycée qui prenait des vidéos et des photos avec leurs portables. S’apercevant que sa réputation empirait, il fourra ses mains dans ses poches et s’éloigna tout simplement, tandis qu’une ambulance arrivait enfin.

Jeck s’était réfugié rapidement dans le centre commercial, espérant réussir à fuir la police qui viendrait certainement le coincer. Mais il ne se laisserait pas attraper. Il ne le voulait pas. Il détestait ces gars en uniformes qu’il avait vus tellement de fois dans ses années au collège, et même quelques fois cette année. Il en a bavé pour s’en sortir cette année aussi. Essayez de chasser l’attention sur soit, elle revient au galop pour vous narguer et finalement vous porter le premier coup. Bien sûr, même le silence est un grand moyen de provocation, et Jeck ne se lassait pas de provoquer ses adversaires. Quelque part, il se sentait vivant dans cette folie qui le faisait combattre.

Finalement, comme prévu, la police arriva derrière lui, et à plusieurs mêmes. Jeck était définitivement fiché. On le reconnaissait à chaque bagarre et on prenait au mieux des précautions pour l’arrêter. Jeck s’était toujours rendu sans faire d’histoire, mais ce jour-là, il en avait marre de toute cette île, et voulait seulement la voir disparaître, balayée par une gigantesque tempête venue du ciel. Il se décida donc à combattre les forces de l’ordre, quitte à y laisser sa tranquillité d’esprit. Il accourut donc vers le premier qui était armé d’un simple tonfa et lui enfonça un poing puissant qui le projeta sur son collègue derrière lui. Enchaînant par la suite les deux autres policiers à côté en bondissant sur l’un en le frappant violemment d’un coup de pied dans le cou pour rebondir adroitement dans les airs afin de décoller sur l’autre et lui asséner un coup de coude dans la poitrine. Finalement, Jeck atterrit au sol allongé sur le ventre, mais se releva instantanément pour être prêt à frapper d’autres personnes. Sa poussée d’adrénaline l’avait permis de faire un enchaînement acrobatique qui était d’ailleurs assez inutile, mais qui lui permis de s’imposer en dangereux combattant…

En balayant du regard les deux côtés de la galerie, il remarqua que plusieurs gendarmes se dépêchaient sur les lieux pour lui. Dans un coin de l’œil, il vit une silhouette familière s’approcher de lui : Tekzes, son colocataire de chambre…

Alors que tout paraissait tellement calme, Tekzes sentit une tension obscure arriver. Il n’y prêta guère attention au départ, mais se sentit comme envahi par un sentiment de vide, d’isolement, comme lorsqu’il se retrouvait dans sa chambre, face à ce miroir impassible qui se nommait Jeck, son homologue et camarade de la solitude dans les ténèbres. Ce sentiment de paix mais de vide était peu commun, mais Tekzes aimait s’y retrouver et s’y noyer le temps d’une nuit. Il se plaisait à perdre son regard dans le plafond, dans le sol, dans le décor de sa chambre, afin de remettre en question toute son existence. Quelques fois il attrapait le regard de Jeck et découvrait au fin fond de ses yeux ténébreux une tristesse infinie mêlée d’un dégoût profond pour ce monde. Mais ce regard lui disant tant de choses en même temps qu’il réfléchissait. Il semblait faire connaissance avec Jeck sans même parler. Il semblait comprendre sa solitude plongée dans la folie du combat. Il semblait s’y reconnaître dans ces coulisses qu’étaient leur chambre. Aussi proche qu’un ami, mais pourtant tellement étranger, Jeck faisait parti de la même génération maudite que Tekzes. Peut-être est-ce ce seul point commun qui les faisait se comprendre dans un silence artificiel…

En pensant à Jeck, il apparut aussitôt à plusieurs mètres de Tekzes. Que venait-il faire ? Il semblait quelque peu essoufflé. Cela ne lui ressemblait pas… Peut-être venait-il de se battre, lui le légendaire roi de la bagarre que tout le monde se plaisait à le défier pour lui voler son titre. Jeck paraissait tellement invincible. Un modèle de combattant d’élite. Tekzes le craignait presque en combat, mais l’affronterait tout de même s’ils en venaient à se battre, afin d’y confronter leurs deux âmes solitaires. Mais Jeck, contrairement à tous ces dires à son sujet, n’était pas spécialement volontaire pour se battre. Il était comme le vent, si calme et paisible, aspirant au repos. Il était comme la tempête brutale, dérangeante, changeante et destructrice. Son style vestimentaire toujours funeste était certainement ce qui lui attirait les propos de « gothique », « d’emo », ces styles vestimentaires que ces autres abrutis en pyjamas se plaisait à défier en groupe. Jeck était admirable et respectable de leur faire comprendre qui est le roi dans la jungle civile, et surtout qui était la vermine.

Mais soudainement, apparaissant de nulle part, des policiers surgirent en sa direction, comme pour l’arrêter. Jeck en général se laissait faire, Tekzes le connaissait suffisamment pour savoir que Jeck se fichait d’être emprisonné dans une cellule pour la nuit, pour plusieurs nuits. Mais ce jour-là, comme si quelque chose avait changé, Jeck contre-attaqua. Il avait exécuté un enchaînement en étant dans les airs, et en se mouvant presque comme il le souhaitait, ou du moins, il était doué pour gérer sa force sans prendre appui avec le sol. Une fois à terre puis relevé, Tekzes se décida aller à sa rencontre, espérant peut-être comprendre dans ses yeux la raison de sa soudaine rébellion. Ils se firent face et pendant un bref moment où le dialogue de sourd s’engageait, Tekzes finit par esquisser un sourire malicieux. Les policiers étaient autour des deux à présent.

« Descendons en enfer ensemble, Jeck Killoskull ! »

Tekzes se jeta le premier sur les policiers et les frappa avec ses jambes, les projetant à terre. Puis il passa aux poings, mais en étant moins à l’aise cette fois-ci. Jeck derrière, était parti attaquer l’autre côté de la galerie. Tekzes, qui n’avait pas du tout l’habitude des combats au corps à corps ne réussissait pas forcément à terrasser ses adversaires avec un seul coup, contrairement à Jeck qui enchaînait ses opposants. Tekzes chercha donc à frapper aux endroits les plus sûrs pour un KO rapide, mais son manque d’habitude de frapper le rendait imprécis et il ne frappait jamais là où il voulait. Cherchant à poignarder le plexus, il ne frappait qu’au dessus, où c’était bien plus résistant. À ne rien réussir de direct et efficace, Tekzes finit par se faire immobiliser et plaquer au sol. À ce moment-là, il dirigea difficilement son regard vers Jeck et regrettait peut-être d’avoir sombré dans la folie avec lui pour s’être laissé emporter…

Tout à coup, une bourrasque repoussa ceux qui maintenaient Tekzes à terre. Jeck venait de balayer de son bras devant lui, en direction du tas, et il y eut comme une sorte de vague d’air qui se propagea et qui souffla les gendarmes sauf Tekzes qui était à terre. Jeck s’approcha de celui-ci et après avoir posé un long regard noir sur lui, il tendit une main. Tekzes fut surpris de ce geste, mais il se releva en hâte et fit face à Jeck, tout en lui attrapant la main sans hésiter. Avait-il fini par accepter Tekzes, au point de lui venir en aide en lui dévoilant son pouvoir ? Cela faisait-il d’eux des partenaires ? Sans même pouvoir y réfléchir, un stun gun fut planté dans le dos à Tekzes. Mais il n’y eut l’effet escompté, puisque Tekzes ne trembla d’un poil, et au contraire, avec sa main libre, il attrapa le crâne de son agresseur et laissa éclater plusieurs filets électriques d’une couleur inattendue : noire. La folie éveillée de Tekzes avait-elle déteint sur son pouvoir ?

Tekzes Shorlif. Ce garçon doté d’une personnalité tellement imprévisible. Il pouvait être des plus aimables avec leurs autres semblables, comme il pouvait être de marbre seul. Jeck observait cet adolescent de son âge qui semblait aussi pâle que la mort, aussi pâle que lui-même, lui, Jeck Killoskull. Pourquoi une telle pâleur, lui qui vivait, lui qui respirait, lui qui mourrait ? Contrairement à Tekzes, Jeck ne vivait de rien, ne dépendait de rien, juste de sa vie dans la brise éphémère qui lui avait été confiée. Cette brise légère que Jeck a quelques fois transformée en un vent puissant, et même un en une tempête dévastatrice. Mais Tekzes ne ressemblait en rien à lui, Jeck. Il n’était pas aussi majestueux que le vent. Il pouvait être calme et totalement tranquille, mais ce n’était pas comme cette légère brise qui pouvait lécher le visage langoureusement. Non, il était comme cette atmosphère inerte avant un orage. Il était impossible de savoir de quelle façon Tekzes penserait soudainement, ni savoir ce qu’il ferait. Imprévisible. Surprenant. Mais lorsqu’il avait une personnalité enfin dérangeante et bruyante, comme il l’était avec Akiro, ou encore Lunatica et autres personnages de leur joyeuse bande, elle ne semblait n’être impressionnante qu’une seule fois pour un seul sujet, comme si s’enflammer pour le même sujet une seconde fois lui serait impossible. Puis ce sourire que ce garçon esquissait quelques fois semblait n’être qu’une illusion de quelques centièmes de secondes, puisque dans le même temps, toute expression joyeuse de son visage disparaissait. Bref. Tekzes était tel cette foudre impressionnante et éphémère.

« — Descendons en enfer ensemble ! »

Les enfers ? Ce monde était déjà l’enfer de Jeck, où il se plaisait à jouer le démon solitaire. Puis Tekzes est arrivé dans cet enfer. Il a juste accompagné Jeck, tout en restant très loin de lui. Finalement, il s’est approché de Jeck, comme personne d’autre ne l’avait su auparavant, pas même cet abruti criard d’Akiro qui pensait pénétrer dans la vie de Jeck tel un moulin, comme il avait su se glisser et s’installer dans celle de Tekzes. Hormis le fait que ce dernier se fût allié avec des autres personnes, ils étaient tous deux homologues dans une solitude inexpliquée. Jeck avait ses raisons, mais dans ce monde, tout le monde a des raisons, et tous se rejoignent dans ces raisons qui apparaissent semblables la plupart du temps. Pourquoi dans ce commun des mortels, pas un seul ne pensait ni ne réfléchissait comme Jeck ? Du moins, chez ces mortels, il n’y en avait pas. Chez les êtres supérieurs, comme Jeck, il y avait Tekzes. Longtemps fut ce silence qui l’empêchait d’en avoir le cœur net, mais finalement, qu’il eût prononcé ces quelques mots assura à Jeck un partenaire d’idéaux.

Tekzes fut le premier à foncer vers les policiers qui arrivaient en renfort. Jeck marcha lentement dans l’autre sens et une fois à une distance raisonnable, il tourbillonna presque sur lui-même avant de frapper adroitement au visage un premier policier. Puis ses poings fusèrent sur les suivants, et dans le même élan, il en attrapa même la tête de certains pour les claquer au sol. Jeck maîtrisait totalement son style de combat et l’adaptait parfaitement à cette nouvelle situation. Finalement, ayant fini de son côté, il se retourna pour observer Tekzes, qui peinait à vaincre ces individus plus corpulents et plus grands que lui. Bientôt, il fut plaqué au sol. Instinctivement, Jeck fit un geste rapide et brusque devant lui, révélant ainsi son pouvoir, afin de libérer Tekzes. Son camarade finalement libre, Jeck s’approcha de lui, et le regarda de haut. Pourquoi sombrer dans la folie s’il n’était pas capable de vaincre ces simples êtres insignifiants sans son pouvoir ? Avait-il déjà laissé son âme et son esprit aller dans le désir afin de faire exploser sa rage dans un combat ? Apparemment jamais. Tekzes n’était finalement pas comme lui, Jeck Killoskull. Il était juste un de ces autres vantards sans mérite. Mais il était temps qu’il apprenne.

Jeck tendit sa main à Tekzes, et ce dernier se releva en hâte et la serra solennellement, comme pour sceller un pacte entre ces deux. Cette sensation de serrer la main à quelqu’un étant étrange, Jeck ne remarqua pas le policier qui vint électrocuter Tekzes de son stun gun, mais il sembla que Tekzes ne sentit rien du tout, et qu’au contraire, cela était normal pour lui. Puis de sa main libre, il attrapa le visage de son ravisseur, et des gerbes d’étincelles noires apparurent dans un bruit électrique, avant de faire décoller sa victime au sol, se fracassant presque le crâne. Leur pouvoir respectif était à présent révélé. Les derniers policiers sur place n’osèrent bouger, surtout après ces démonstrations de pouvoirs étranges. Ce fut à ce moment-là où Tekzes et Jeck s’enfuirent, et disparurent du quotidien des gens…

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