Balades, balades...

Après ce que j'avais vu, il me semblait impossible de pouvoir me rendormir.
J'étais convaincu que ce ne pouvait être un simple rêve, mais une vision bien réelle, qui s'est vraiment déroulée. Cependant, j'avais peur. Peur de devoir comprendre, peur de devoir faire face à une terrible réalité.
Je ne voulais pas faire un simple effort pour réfléchir au sens de ceci. Je ne voulais pas briser la bulle ds laquelle j'étais depuis mon arrivée ici, une bulle qui avait déjà été mise à mal par mon orgueil et ces drôles de pouvoirs.
Il fallait d'abord que j'en fasse part aux autres... Non, pensai-je en secouant la tête. Cela n'avait pu sûrement ne m'arriver qu'à moi seul. Cependant, j'éprouvais qd même un irrépressible besoin de me confier.
Mailysse...
Il faisait nuit noire, dehors, et la seule source de lumière provenait de la lune, qui était pleine. Je pensai que je serais idiot de déranger Mailysse dans son sommeil, à cette heure-ci. Elle devait sûrement dormir, bercée par des rêves paisibles et ss douleur, ni vérités insupportables...
Mais ce que j'avais à dire était trop important, et je me décidai. J'enfilai ma robe de chambre, puis sortir ss faire de bruit du dortoir.
Je m'élançai ds les couloirs, m'éclairant grâce à la lampe torche que j'avais prise qd les fenêtres ne m'étaient plus d'aucun secours. Ce bâtiment avait qqch d'impressionant, d'effrayant, la nuit. je me mis en route vers les dortoirs des filles. Arrivé, je jetai d'abord un coup d'oeil par le judas de la porte et pus d'ores et déjà constater qu'elle n'était pas dsson lit. Une étiquette portant son nom élairé à la lampe torche bordait son lit vide...
La lumière de la lampe fit grogner une fille d'à côté, qui faillit se réveiller. Etouffant un juron, j'éteignis la lampe et ne la rallumai que qq couloirs plus loin. Pensant furieusement à Mailysse qui me compliquait la tâche, je démabulai ss but ds les couloirs, priant pr ne pas rencontrer de surveillant (je n'avais pas de tps à perdre à chercher des excuses pr retourner ds mon lit) et pr tomber nez à nez ac Mailysse.
J'ai tjrs eu bcq de chance. J'aperçus sa silhouette qui se déplacait gracieusement et furtivement à l'angle d'un escalier.
"Tu tombes bien", lui soufflai-je.

L'air était beaucoup plus apaisant dans les couloirs, Mailysse ronronnait intérieurement.
Elle se déhanchait gracieusement dans les couloirs, avancant au rythme du silence.
La démarche puissante et sauvage, la féline se sentait libre, sa balade solitaire lui
faisait le plus grand bien !Elle souhaitait avancer toute la nuit, errer dans les couloirs, les pensées vide et infranchissables.
Mailysse en avait besoin, la journée avait été assez tumultueuse. Elle en avait appris bien plus qu'elle n'espérait.
La glace, l'électricité, le feu, le metal , bien d'entre ces humains possédaient des pouvoirs.
Cette pesnée fusa malgré elle, elle s'était interdit de penser ...Cependant ses émotions se bousculaient et bouillonaient à l'intérieur.
Elle se mit alors à analyser , tous ce qu'elle venait de vivre... Deneiros, survint alors dans ses pensées. Deneiros... elle avait beaucoup
de mal à accepter ses sentiments et surtout à lui avouer. Mais elle appréciait tellement sa précense qui la faisait frissoner et qui la réconfortait.
Est-ce seulement une simple amitié ? Mailysse se sentit désemparée , elle capta soudainement la température d'un corps. Un corps glacial.
Un sourire se posa sur ses lèvres...Deneiros s'approchait lentement d'elle et ils tombèrent nez à nez. Trés proches l'un de l'autre elle sentait son
parfum lui chatouiller les narines, son coeur se mit alors à chanter ,et un frisson intense parcourut son corps. Tout entier.
C'est à ce moment là qu'elle comprit que l'amitié n'avait rien avoir la dedans... elle se sentait heureuse avec lui. Simplement.
Il lui adressa un sourire charmeur et ajouta: "Tu tombes bien", Mailysse pris un air dubitatif
" Tu me cherchais ??"Elle ne put s'empêcher de ronronner ce qui n'echappa pas à Deneiros...
" Qu'as-tu de si important à me dire ?" rajouta-t-elle .

"Qu'as-tu de si important à me dire...?"

En effet, elle ne se trompait pas. C'était véritablement important, pensai-je avec un sourire intérieur légèrement moqueur.
Cependant, cette sensation s'évanouit immédiatement lorsuqe je revis en moi les images de ma vision. Mais c'était surtt ses paroles qui m'angoissaient. Terriblement. Il me semblait avoir déjà compris ce que cela signifiait. Mais je voulais d'abord en soumettre l'hypothèse à Maily.
Je me lancai donc. Au fur et à mesure que j'avançais ds mon récit, je vis les sourcils de Maily se croiser ds un angle parfait, et sa bouche s'entrouvrir légèrement. Je m'arrêtai, lui ayant rapporté la scène ds les moindres détails.
"-Qu'en penses-tu?"
Elle secoua la tête, comme en un signe de dénégation, puis écarta les bras. Légèrement déçu, je proposai ma propre version des faits, mon interprétation.

Ses yeux s'agrandirent de stupéfaction...

Deneiros semblait quelques peu perturbé.Cependant elle l’observa un moment avant de l’écouter. Elle le trouvait tellement craquant sous sa robe chambre…La féline se sentait tjrs un peu mal à l’aise face à lui. IL était bien le seul à lui procurer cette sensation. De nature effrontée, et distante avec les autres, elle baissait toute garde devant lui. Sa fraîcheur l’apaisait tant … Néanmoins elle n’assumait pas ses sentiments. Mailysse avait tendance à se compliquer la vie, de manière à toujours prendre la meilleure décision.Se posant trop de questions, elle n’était jms satisfaite d’elle et cela se répercutait malheureusement sur sa vie amoureuse…Elle se détacha rapidement de ses pensées et retrouva le regard arrogant de Deneiros.

Mailysse ne s’était pas trompée, Deneiros avait vraiment quelque chose d’important à lui annoncer.Il pris un air frustré en lui racontant ce qu’il avait vu …Mailysse buvait chacune de ses paroles.Deneiros narra sa sorte de vision de façon si réaliste que la féline en fut troublée.

Mailysse ne comprenait pas plus que Deneiros, cela n’avait aucun sens.Après tout, rien n’avait véritablement de sens depuis quelques jours. Ses pouvoirs, sa soudaine métamorphose, sa fugue, ce lycée totalement biscornu.D’autres pouvoirs. Mailysse en conclut que cette vision tout aussi anormale ne pouvait être que réelle…

Ce ne pouvait pas être un simple hasard, si tout à coup, une envie improbable lui prit de venir dans cette île jadis inconnue…Ce ne pouvait pas être un hasard d’avoir été inscrite dans un lycée alors qu’elle n’avait fait aucune demande... Ce ne pouvait pas non plus être un hasard de se retrouver avec des lycéens qui possèdent dons, à son instar … Ce ne pouvait alors pas être un hasard que Deneiros fasse ce rêve si révélateur. La féline n’a pas eue de telle vision. Elle s’efforça à se souvenir d’un moindre détail de son enfance. Le trou noir.Mailysse ne pouvait pas lui venir en aide. IL montra une pointe de déception. IL interpréta alors les faits selon lui … « un enlèvement »Se pourrait-il que tous ces adolescents aux pouvoirs si puissants, se seraient faits enlevés ? Mailysse n’avait pas eu l’occasion d’y penser.La féline fut abasourdi par cette découverte. « Un enlèvement », elle n’arrivait pas à se détacher cette idée de la tête.

Toujours étaient il que bien nombre de questions restaient sans réponses, ils n’avaient pas assez d’indices pour découvrir la vérité sur leurs dons. Mailysse intervint

« Je veux savoir … je veux savoir pourquoi on nous a doté de tels pouvoir, je veux savoir pourquoi on se retrouve tous ds le même lycée, il faut en parler aux autres. » ajouta-elle finalement. Deneiros acuiesca et ils décidèrent de rejoindre les autres demain. Le plus vite possible. Un silence submergea le couloir, Mailysse soupira à l’idée de retourner à son lit.

L’aube allait faire son retour, et elle ne souhaitait pas dormir juste pour quelques heures de sommeil gâchées.Elle décolla un léger sourire, balança ses cheveux sombre à l’arrière et ses yeux se mirent subitement à briller laissant place à des pupilles rouges sang.Presque inquiétants.

« Je vais dans le parc…j’ai envie de m’amuser un peu, il n’y a pas de gibier, mais je pourrais bien chasser quelques écureuils, je te rassure je ne les mangerai pas… » Deneiros fut un peu surpris de l’attitude de Mailysse, mais il n’oubliait pas qu’un animal assoiffée sommeillait en elle…

Sur ce coup là, elle me bluffa vraiment. Je ne la reconnaissais plus. Et ses yeux...
Ses yeux d'ordinaire si pénétrants, si beaux, tels une mer étale se mirent soudain à chavirer et il me semblait que des vagues se formaient.
Je secouai la tête. Dans un instant aussi bizarre, j'arrivais encore à faire des figures de style...Ca devait être l'habitude.

Ils changèrent alors subitement de couleur, devenant rouges, un rouge sanglant. Lorsqu'elle prit laparole, sa voix d'ordinaire si suave était devenue crissante, métallique. Elle parlait de s'amuser dans le parc... Avec les mots qu'elle débita juste après, ca ressemblait plutôt à une antithèse.

*Déi, faut vraiment que t'arrêtes de faire le poète... Tu devrais plutôt aller voir ce qui ne se passe pas chez elle...*

Je levai alors une main et dit d'une voix inquiète:
"-Maily, ça va?"
Le dos tourné, elle ne répondit pas. De plus en plus inquiet, je posai un main qui se voulait rassurante sur son épaule, la retenant juste avant qu'elle ne parte.
Elle eut alors une réaction effrayante. Elle se tourna avec une vivacité incroyable, montra ses dents (ou des crocs?) et grogna, rugit plutôt.
Hébété, je vis la griffe s'abattre sur moi...
Un trait rouge me plongea dans le noir, et j'entendis la créature sommeillant en moi bouger légèrement...
J'avais mal, mal au visage...

Le regard ébahi de Deneiros ne semblait pas toucher Mailysse. Elle se sentit subitement différente…Ses jambes puissantes n’attendaient plus qu’à foncer à l’affût d’une proie, ses griffes acérées montraient une vive impatiente de déchiqueter la chair. Un rictus sadique se posa sur ses lèvres. …Son corps ne restait pas en place, elle pivota en direction du parc, dans le silence complet.D’un geste glacial Deneiros la retenu délicatement par l’épaule. Ses yeux collés au sol, se levèrent d’un bond, et la féline se tourna d’un mouvement captivant.

Inquiétant.

Son regard perçant visa celui de Deneiros, toujours ce rictus en coin, elle était prête à attaquer. Sauvagement

.Mailysse ne pouvait pas se contrôler, cet animal monstrueux la possédait. Il refaisait surface. Elle en avait presque peur … Ne sachant que faire intérieurement, elle luttait. En vain.

IL était plus fort et beaucoup plus puissant.

Un rugissement abominable traversa le couloir.

Son sourire cynique laissa place à d’atroces crocs aiguisés et d’une vitesse époustouflante l’animal d’élança tout droit vers Deneiros alors figée sur place. Une volée de sang s’étendit sur le visage blanc de Deneiros. Après cette attaque brutale le corps de l’animal se recourba parfaitement, tournant futilement la nuque. Un craquement sinistre suivit. Maillyse dirigea ses griffes vers ses lèvres, et se délecta à lécher agréablement le sang de Deneiros.

Ebaubi, Deneiros s’était aperçu de sa marque sanglante au visage. IL ne reconnaissait plus la féline gracieuse et élancée, mais il voyait en elle, un animal assoiffée par le sang.

Elle en voulait encore, elle voulait goûter au plaisir de la chair, elle s’approcha lentement, les cheveux sauvagement ébouriffés.Son cœur battait à peine, ses pouvoirs semblèrent beaucoup plus puissants que d’habitude. Personne n’aurait pu l’arrêter, à par elle…

Ses griffes étaient de nouveaux prêtes, elle s’avançait toujours.

Plantant son regard dans celui de Deneiros., elle se figea. Nette.

Deneiros étourdi, la regardait avec des yeux effarouchés.lui montrant son amour à travers son regard.

Mailysse luttait sans cesse, elle devait calmer la bête. Celle-ci troublée par l’expression attendrie de Deneiros se mit à trembler furieusement. Mailysse en profita pour reprendre le contrôle.Une douleur submergea Mailysse, les mains sur sa tête, elle rugissait de souffrance.

Elle se battait avec cet animal qui avait causé tant de malheur.Elle devait se montrer plus forte, et dompter la bête. Mailysse se courbait dans tous les sens, pensant très fort, à Deneiros et à son père…

Le calme revint dans son esprit. Elle releva la tête, et aperçut Deneiros. Son cœur tremblait encore, elle lui avait fait du mal, trop de mal. Elle ne pouvait plus l’approcher.

Le désespoir l’envahit, rangeant rapidement ses lames entre ses phalanges, Mailysse soupira :

« Je .. suis désolé…Tellement...désolé »

Ayant peur de sa réaction la féline, voulut s’enfuir et se précipita vers les escaliers.

Elle descendit d’un mouvement fluide, et disparut au loin.Elle entendit un cri derrière.

Une larme coula.

Le regard embué de larmes, je portai la main à mon visage et suivit furtivement la ligne que dessinait l'estafilade sanglante. Elle courait du haut du front pour tracer une longue diagonale jusqu'à un coin bas de ma bouche. Une goutte de sang perla sur mes paupières, mes cils puis finit par tomber, et je la recueillis dans ma paume ouverte. 'avais complètement oublié la douleur, à présent. Tout ce qui comptait, c'était le regard torturé de Maily fixé dans le mien, et ses yeux changeant alternativement de couleur. Elle était comme moi...
Je me devais de la soutenir, de la soutenir dans son combat contre elle-même. Je mis dans mon regard toute ma tendresse, tout mon amour pour elle. Elle vacilla, hurla, puis ses yeux redevinrent normaux. Définitivement.
Elle leva les yeux vers mon visage. Les baissa. Rougit. Et finit par s'enfuir, résolument tournée vers l'avant.
"MAILY!"
Elle ne se tourna pas. Je vis alors un petit scintillement tomber derrière elle. Involontairement, le scintillement se figea ds les airs. Déchiré, je recuiellis la petite larme gelée et la serrai contre mon coeur.

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