Libre !! j’arrivai dans le centre-ville 20 minutes plus tard, étant donné que le lycée était un peu reculé. Je n’y étais encore jamais allée, depuis mon arrivée j’étais restée dans le lycée. Cela me fit du bien de sortir un peu, même si j’avais un peu pitié de tous ceux qui étaient enfermés dans l’école. (y compris Luna n°1)
Mais je chassai cette image de mon esprit et déambulai joyeusement dans les rues, passant devant les vitrines des magasins de vêtements en lorgnant de temps en temps un jean ou un t-shirt qui me tapait dans l’œil, (malheureusement je devais résister à la tentation et passer mon chemin !), les petites maisons des quelques habitants de l’île, et ici ou là un petit restaurant ou un bar miteux. C’est justement dans l’un deux que j’entrai, ½ heure plus tard environ, pour m’asseoir un peu. J’avais marché depuis presque une heure et mes jambes ne me portaient plus. Je commandai un jus d’orange pour me redonner des forces. J’attendais que le serveur m’apporte ma boisson, quand je surpris une conversation à la table voisine :
« Tu l’as entendu toi ?
-Entendu quoi ?
-entendu quoi ?!! tu sais très bien de quoi je parle !
-…
-la bête…
-la bête ?
les hommes parlaient mnt à voix basse, et je dus tendre l’oreille pr les entendre… j’étais tellement intriguée que je ne voulais pas rater une miette de la suite.
-Rémi prétend l’avoir entendue grogner hier soir… et il n’est pas le seul, la pluprt de ses voisins ont entendu un bruit similaire
-Mais… ? une bête ? je ne comprends pas… ;
-Oui, on dit que c’est un ours, mais personne ne l’a vraiment vue…
Le serveur arriva avec mon verre et, quand il repartit, les homes avaient changé de conversation.
Je sirotait mon jus d’orange en réfléchissant. Dans mon for intérieur, je riais de la naïveté des 2 hommes. Juste pour un « grognement », ils s’imaginaient qu’un ours rôdait ! Mais d’un autre côté, j’essayai de deviner ce qu’était ce bruit qu’ils avaient pris pour un cri d’ours. Mais je chassai ces pensées de mon esprit et m’apprêtai à partir. Je retrouvai l’air vif de la rue et, en passant devant une boutique d’alcool, je ne résistai pas : je n’en avais encore jamais goûté et là, j’étais tte seule ds cette ville, sans personne pr me surveiller ou me donner des ordres… J’achetai 2 petites bouteilles de sangria (mes racines espagnoles, sans doute…), que je mis dans mon sac (j’avais gardé mon sac de cours sur moi quand je m’étais dédoublé et je n’avais même pas pensé à l’enlever.)
Je continuai ma route , le froid devenant de plus en plus mordant. Je me mis à marcher un peu plus vite pour me réchauffer, le col relevé pour la même raison. Je ne vis donc pas le grand homme maigrichon qui me fonça dessus. Je lui rentrai tout simplement en plein dedans. La choc fut tellement brusque que je tombai par terre, lui sembla se rattraper de justesse. Confuse, je me répandis en excuses. Mais il ne m’en voulus pas, au contraire quand il me vit un sourire s’afficha sur son visage. Il me dis que c’était de sa faute, que je n’avais pas à m’en faire, etc. Et lorsque je m’apprêtai à repartir, il me glissa : «N’allez pas là-bas…» Un peu surprise, je lui en demandai la raison. Il m’expliqua qu’une bête rôdait dans la montagne, et qu’elle pouvait être très dangereuse.
« vers la montagne… répondis-je.
-Oui, libre à vous d’aller voir, mais moi je repars dans l’autre sens…
-D’accord, merci de m’avoir prévenue. »
Sur ce, je continuai ma route, sans changer de direction, persuadée que toutes ces personnes s’inquiétaient pr rien et interprétai trop vite les choses. Avant de me retourner, je perçus un nouveau sourire, un peu maléfique, sur son visage…
Dim 2 Déc - 21:21